Etre le serviteur d'un Prince n'était pas chose aisée surtout lorsqu'il fallait en plus aider Gaius à chercher ses plantes médicinales tout en cachant le fait que j'étais un sorcier pour ne pas perdre la vie et ainsi accomplir ma destinée. Je n'étais pas le plus mal loti dans le royaume mais les tâches quotidiennes que j'avais à faire n'était pas de tout repos et Arthur savait très bien profiter de la situation pour lui rajouter du travail supplémentaire.
Merlin ralait à chaque fois mais il ne perdait pas pour autant son sens de l'humour et de l'autodérision car il savait que les choses s'arrangeront comme toujours.

C'était de bon matin que Merlin était parti dans les bois cueillir les plantes pour le médecin de la cour qui envoyait toujours le jeune serviteur afin d'aller consulter les malades, ainsi le docteur perdait moins de temps pour les guérir. Cela ne dérangeait pas Merlin de le faire car ainsi il se changeait les idées. Le seul risque que le jeune sorcier courrait était de se faire attaquer par un animal ou d'être vu entrain de faire de la magie et cela ne devait jamais arriver.
Le jeune serviteur marchait dans les bois lorsqu'il entendit un bruit. Son instinct lui disait de s'en aller mais sa curiosité l'emportait sur sa raison et c'est ainsi que Merlin s'avança le plus discrètement possible vers la source de ce bruit.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il tomba nez à nez avec un sanglier. Le dilemme était là : que faire ? Fuir ou rester ? Merlin n'eut pas trop le temps de réfléchir car l'animal avait déjà prit sa décision.

Merlin fit demi-tour et partit en courant tentant de semer le sanglier afin de ne pas se faire piétiner. Le jeune sorcier ne passait pas inaperçu avec tout le boucan qu'il faisait pour échapper à la mort. Voyant au bout d'un moment que la bête avait cessé de le pourchasser, Merlin s'arrêta près d'un arbre où il y prit appui afin de se reposer et de reprendre son souffle.

Cette voix, Merlin la reconnaissait entre mille ! Il l'entendait si souvent du matin au soir à vrai dire qu'il ne pouvait pas se tromper. C'était le prince Arthur et au ton de la voix, Merlin savait d'avance qu'il se ferait enguirlander comme jamais. Après il avait l'habitude mais c'était tout de même un mauvais moment à passer. Il espérait tout de même échapper au piloris car il avait déjà testé et n'avait pas trop apprécier. Après tout, il n'aurait qu'a expliquer à Arthur qu'il était en mission pour Gaius et que c'est pour ça qu'il se trouvait dans les bois, caché derrière un arbre après avoir fui un sanglier qui le chargeait. Cela va bien faire rire le Prince et les chevaliers présents aujourd'hui mais ce ne serait pas la première ni la dernière fois que cela arriverait.
Le jeune sorcier souffla un grand coup et décida de sortir de sa cachette les mains en l'air.

"Ce n'est que moi Prince Arthur ! C'est Merlin votre fidèle serviteur" dit ce dernier en gardant la tête baissée.

Le jeune sorcier n'osait pas relever la tête car il imaginait très bien celle du Prince l'ayant déjà vu auparavant. Il osa tout de même risquer un coup d'oeil mais ce fut tellement bref qu'il n'était pas sur de ce qu'il avait cru voir. Maintenant qu'il savait qu'il n'avait rien à craindre, Merlin baissa ses mains et s'approcha des autres en se grattant la tête.
Il regarda le Prince et lui fit une petite révérence, d'une pour le saluer et de deux pour s'excuser d'avoir interrompu leur partie de chasse car en regardant les armes emportées, Merlin avait su reconnaître la raison de leur sortie de si bon matin.

"Alors la chasse a été bonne ? " Interrogea le jeune sorcier en regardant autour de lui pour trouver la moindre bête morte.

Merlin se gratta la tête lorsque le Prince lui annonça qu'il n'avait rien attrapé à la chasse. Et le sanglier ? Ne l'avait-il pas vu ? Parce qu'un animal de cette taille ne passe pourtant pas inaperçu. Le jeune sorcier le savait bien puisque peu de temps auparavant il s'était trouvé face à face avec la bête. Peut-être y'avait-il encore une chance de le retrouver et de l'attraper. Après tout, il ne devait pas être loin, cherchant encore l'humain qui l'avait dérangé durant sa promenade quotidienne dans la forêt. Le jeune sorcier se racla la gorge pour tenter de convaincre les chevaliers mais aussi Arthur de partir à la recherche de leur proie. Une petite quête de plus ne devait pas les déranger, ces hommes étaient de bons soldats qui ne se laissaient jamais abattre alors ce n'était pas un sanglier qui allait lui faire dire le contraire.

- Vous avez altesse, je pense que le sanglier ne doit pas être loin. Pour un peu, il me cherche encore. Se mit à rire le serviteur.

Cela n'allait pas faire rire que lui, il en était certain. Les autres allèrent faire de même puisque c'était tellement hilarant de voir que Merlin avait encore fait des siennes et avait du fuir un animal au lieu de tenter de le tuer et de le ramener au château. Mais comment aurait-il pu l'abattre sans arme et le ramener ensuite avec le peu de muscle qu'avait ce frêle jeune homme. Utiliser la magie aurait été trop dangereux car quelqu'un aurait pu errer dans ces bois et le voir à l'oeuvre. Et là le jeune sorcier n'aurait pas donner chair de sa peau lorsque le Prince aurait appris la nouvelle. Au départ bien sur il n'y aurait pas cru un instant. Comment croire que ce maladroit de Merlin pouvait utiliser la magie alors qu'il n'était pas doué pour les tâches ménagères ou mettre une armure sur son maître. Mais ce n'était pas la peine de tenter le diable pour savoir ce qui allait se passer si Merlin utilisait ses pouvoirs. Surtout qu'il en aurait bientôt besoin pour aider son ami à sauver Uther des griffes de l'ennemi.

- Alors messire ! Allons-nous partir à l'aventure ? Gaius peut encore attendre un petit peu ses herbes et puis il sait que je dois vous servir en premier ! Sourit le jeune sorcier.

Et puis, soudain Merlin pensa qu'avec la chance qu'il avait, la bête le retrouverait avec tout le bruit qu'il faisait lorsqu'il marchait. C'est peut-être ça qui avait mené cette première rencontre entre l'homme et l'animal. Après tout, le monde était si étrange, que ceci pouvait être vrai.