Le réveil avait été quelque peu difficile ce matin là. D'autant plus que Merlin, comme à son habitude, était venu me sortir de mon lit sans que je n'eus quoi que ce soit à lui dire. Il fallait dire que les choses étaient encore floues, surtout lorsque Merlin ouvrait violemment les rideaux pour faire entrer le jour dans ma chambre. J'étais là, étalé sur le ventre dans mon lit, un œil à demi ouvert pendant que l'autre était enfoui dans mon oreiller. Je donnais l'impression d'avoir été assommé et que le choc m'avait laissé légèrement hagard. La voix forte de mon serviteur me mettait dans un état de lassitude avancé, je n'avais nullement l'envie de me lever ce matin là. Je me mis à marmonner en demandant pourquoi je devais me lever. La réponse fut que je devais me laver. J'aurais au moins préféré manger avant. Comme réponse il me fourra une brioche aux raisins dans la bouche. Sur le coup j'eus tout simplement envie de vomir. Je m'ôtais la brioche de la bouche pendant que Merlin s'affairait à je ne sais quoi.
Toutefois j'étais encore bien trop peu réveillé pour me plaindre. Me tournant alors vers lui, je le regardais griffonner avec une plume sur un bout de papier. Mais qu'est-ce qu'il avait aujourd'hui? Il voulait devenir un serviteur modèle? C'était loin d'être gagné s'il voulait mon avis. Et moi je n'avais qu'une envie, m'en retourner dans le sommeil. Tandis que je lui tournais le dos, Merlin s'approcha de moi et me saisit par les épaules pour me faire sortir du lit. Ce ne fut pas sans me débattre que je me retrouvais par terre avec mes draps. Le lit en vrac, je ne bougeais pas du sol. «
Vous vous débrouillez bien Arthur. » dit il avec un sourire en coin pendant qu'il allait chercher ma chemise accrochée sur un mur grâce à un cintre. Dans un soupire et encore grincheux d'avoir mon plafond à regarder, je ne pouvais que lui rendre la réplique «
Je ne suis pas trop de ton avis. »
N'en faisant toujours qu'à ma tête Merlin vint me relever pour me donner ma chemise. Je n'avais décidément envie de rien ce matin là, même pas de lancer un quelconque objet à la tête de mon serviteur. J'avais l'impression que mon traitre de lit m'appelait pour que je m’immerge dans les draps afin de replonger dans le sommeil. «
Vous devenez peu à peu un très bon et futur roi. » J'eus l'impression de rêver, il venait de tendre le bâton pour se faire battre en me disant une telle chose. «
Et toi tu es toujours un aussi mauvais serviteur. » Je pris alors la chemise et l'enfilais sans plus y mettre de cœur. Avant de me tourner vers Merlin qui mettait en vrac mes affaires pour trouver mon épée et le reste de mon armure, mais sans grande réussite. Habituellement il était beaucoup plus lent. Dans soupire j'allais finir de m'habiller derrière mon paravent et quittait la pièce qui était dans un désordre dans nom. Il fallait dire que cette nuit là j'avais eu un peu de mal à trouver le sommeil, notamment parce que j'avais très peu manger la veille et que dans la nuit j'avais eu faim. Mais ce matin, point envie de prendre le petit déjeuné. Il me fallait ouvrit l'appétit de mon ventre. C'était sans doute à cause de la broche aux raisins que Merlin m'avait fourré de force dans la bouche. A vraiment, il ne faisait rien comme il fallait celui là!
C'était décidé, ce matin j'allais à l'entrainement avec mes chevaliers. J'avais un trop plein de mauvaise humeur à évacuer avec ce réveil fort désagréable. M'acharner sur quelques hommes d'armes pour extérioriser tout cela n'était pas pour me déplaire.
La lame de mon épée fondit comme un serpent sur l'homme en face de moi. Il n'en menait pas large, d'autant plus qu'il était loin d’être svelte. Mais c'était un défouloir comme un autre. Je ne pouvais m’empêcher de laisser pleuvoir des coups, ne laissant aucun répit à mon adversaire. Nous nous arrêtâmes un instant pour reprendre notre souffle. Merlin vint me proposer une autre arme que je refusai tout net. On ne pouvait changer aisément d'arme dans un combat en situation réelle. Et ma mauvaise humeur qui ne me quitta pas. «
On y retourne! » Et aussi j'attaquai, le faisant choir de tout son long. Un sourire se dessina se mon visage. Il ne fallait pas laisser voir aux hommes que j'étais d'une humeur peu commode. Comme à mon habitude je me pavanais. Et pourtant, mon esprit était ailleurs. Je ne pouvais cesser de me dire qu'il devait y avoir d'autres adversaire à ma taille dans le château. Des personnes plus redoutable que moins et qui maniaient les armes plus de rage que les chevaliers de Camelot. Mon regard se posa sur Sir Léon. Je me rappelai alors du jour de l'arrivée de la princesse picte au Château. Je n'avait pu m’empêcher de noter la façon qu'elle avait de se mouvoir et la lance qu'elle tenait fermement dans la main droite. Une guerrière du Nord. J'aurais eu plaisir à la combattre si seulement elle n'avait pas été une invitée...
Je fus soudain sorti de mes pensées. Quelque chose vint se poser entre mes deux omoplates. Je ne mis pas longtemps à à reconnaitre la voix de cette très cher Dame Morgane. Il était rare de la voir pointer le bout de son nez ici. Quant aux chevaliers, ils étaient parti reprendre leur entrainement pour les laissé discuter en famille... Je me retournais lentement vers elle, toujours l'épée en main et j'écartai tranquillement le bâton d'entrainement pour la regarder. J'observai un air triste sur son visage sans savoir qu'il était le plus faux du monde. «
Effectivement... J'ai eu l'appétit coupé, par une brioche. » Mon regard se porta sur Merlin qui faisait mine de regarder ailleurs, une façon bien à lui de dire "c'est pas moi, j'ai rien fait." Je rangeais mon épée dans le râtelier. Je pu alors observer Morgane à nouveau. Je notais qu'elle portait une robe verte qui lui sciait assez bien au teint. Personnellement, je lui aurais conseillé de prendre un peu plus le soleil. «
Si tu viens t’entraîner, tu as oublié ta barbe et ton armure. » Oui, j'avais un humour des plus pitoyable, mais Morgane le connaissait assez bien pour savoir en faire abstraction. Je saisi alors le bâton d'entrainement que me tendait Merlin. Ma mauvaise humeur c'était quelque peu dissipé, mais je ne garantissais en rien qu'elle puisse être parti totalement. Du coin de l'oeil, je surveillais l'entrainement de mes hommes, ils ne devaient pas en profiter pour se mettre à cueillir des pâquerettes. Je leur criais alors «
Changement d'arme ! »