La ville battait son comble ce jour-là. Les gens se bousculaient, les mères rappelait hélaient sans arrêt leur enfants, qui pour la plupart d’entre eux piaillaient et les marchands faisaient leur pub. Et moi, au milieu de toute cette agitation, je déambulais entre les différents étalages, sans but précis. Enfin si, au départ j’en avais un, trouver des légumes. Je soupirais ; ce que ma sœur pouvait-être compliquée ! On avait de quoi se nourrir, de la viande, des céréales et bien d’autres choses, mais non, elle avait envie de fruits et de légumes bien frais, bien juteux et j’en passe… Elle savait pourtant que j’avais horreur de la foule. D’ailleurs, je l’avais déjà perdu de vue depuis quelques temps. Ce dont je ne me plaignais pas, elle était insupportable. Elle n’avait cessé de commenter chaque étalage, chaque marchand, les vêtements de l’un, la coiffure de l’autre… Je me demandais si toutes les femmes étaient semblables, ou si c’étaient seulement qu’elle était encore jeune. Je préférais nettement mieux être au calme, dans les bois, à couper du bois ou ramasser des herbes, et écouter le chant des oiseaux et profiter de la tranquillité de la nature… Ici, tout me paraissait faux et superficiel : les marchands qui se vantait de leurs marchandises, faisant tout pour parvenir à leur fin, les babioles inutiles que l’on rendait étonnantes, les gens qui mentaient pour se faire bien voir… Je ne le supportais pas.
Cela me rappelait lorsque plus jeune, avec mon père, nous vendions notre pain et nos pâtisseries. Il m’avait bien appris à marchander, mais ce n’était pas pour autant que ca m’avait rendu bon… Moi, c’était les mains dans la pâte que j’étais doué, pas pour parler ! Je revoyais ma sœur, si jeune à cette époque, qui courait d’étalage en étalage, réclamant à ma mère tout et rien… Perdu dans mes pensées, je ne remarquais pas les pommes éparpillés sur le sol qu’une jeune marchande venait de renverser, et m’étalais de tout mon long. Je me relevais péniblement et foudroyait du regard les quelques personnes qui riaient de ma chute. D’un autre côté, il y avait de quoi… Déjà que j’étais agacé, mais alors là… Quelle empotée !
-« Mais c’est pas vrai ! Vous ne pouviez pas faire attention non ? » M’exclamais-je à l’intention de la jeune vendeuse.
Je m’essuyais rapidement tout en observant la jeune femme. Les cheveux blonds, les yeux, bleus, elle ne devait guère être plus vieille que moi. Et elle n’avait pas l’air si empotée que ça, à en juger son étalage… Je m’étais emporté trop vite, une fois de plus. Ca pouvait arriver à tout le monde et j’aurais pu faire plus attention, j’étais perdu dans mes souvenirs. Décidément, ce n’était pas mon jour aujourd’hui, vivement que je sois tranquille.
-« Excusez-moi, je m’emporte toujours trop vite… Vous n’êtes pas la seule fautive, j’étais perdu dans mes pensées, je n’ai pas fait attention. » Repris-je plus calmement.
Je m’agenouillais et commençais à ramasser quelques pommes. Au moins, j’avais enfin trouver l’étalage fruits et légumes…
Lucy était installé à son étalage comme tous les matins, elle devait vendre ses fruits et légumes, plus pour la vieille dame que pour elle. La jeune fille se servait dans les fruits et légumes trop abimé pour être vendu, mais pas assez pour ne pas être mangeable. C'est pourquoi toute la famille avait plus facilement des compotes à manger que de vraies pommes. Lucy disait souvent en plaisantant, que cette façon ses frères n'auraient pas de dents cassées. Bien que c'était sans doute pas de cette façon qu'on pouvait se casser les dents. La jeune fille vendit un demi-kilo de pommes à un homme d'un âge mur, qu'elle connaissait bien, et avait tout de même deux enfants et une femme à nourrir à la maison, elle ajouta donc trois pommes de plus, et glissa des murs qu'elle avait cueilli quelques jours plus tôt, c'était les dernières et elles allaient bientôt se perdre. Lucy fit un clin d’œil à son client et lui tendit ses sacs remplis de fruits, et de prendre sa monnaie et de le voir partir rejoindre sa famille.
Soudain un accident fâcheux se produisit son étalage de pommes tomba, et elles se mirent à rouler dans tous les sens. "Attention"cria Lucy en faisant le tour pour commencer à ramasser ses pommes. Elle ne savait pas trés bien comme cela était arrivé, mais elle devait les récupérer avant que quelqu'un ne tombe et soit blessé. Et finalement c'est ce qui arriva, un jeune homme marcha sur les pommes et fit un jolie gamelle en arrière. Lucy fit la grimace lorsque la chute retentit. Elle se remit à ramasser les pommes plus vite, quand l'homme cria. Elle rentra sa tête dans les épaules et se fit toute petite. Mais elle osa lever les yeux vers le jeune homme pour s’excuser en pinçant sa lèvre. "Pardon" fit-elle en continuant de ramasser les fruits, le jeune homme s'excusa d'avoir était si brusque, et elle fit un petit sourire quand il se pencha à ses côtés pour l'aider à récupérer les pommes. Les fruits furent ramasser et remit dans l'étalage, et Lucy espérait qu'il n'allait pas retomber, ça serait vraiment pas drôle. "Vous allez bien? Vous voulez les murs pour me faire pardonner?"demanda Lucy dans un sourire, le jeune homme semblait en forme, mais elle voulait tout de même s'assurer qu'il allait bien, et puis il fallait bien qu'elle fasse un geste pour se faire pardonner. Elle devait quand même faire attention que ses fruits ne provoque pas des accidents.
Jehan
Joueur
PARCHEMINS : 92 ARRIVÉE A CAMELOT : 22/12/2014 MÉTIER : Cuisinier au chateau
La jeune femme rentra sa tête dans ses épaules et baissa les yeux, apparemment très gêné, et je regrettais aussitôt de m’être emporté. Elle avait l’air si gentille, et d’une certaine façon si fragile… elle me rappelait un peu ma mère, douce et bienveillante… Je chassais cette idée de ma tête, c’était plus qu’étrange. Décidément, j’étais nostalgique aujourd’hui, aller au marché me rappelait bien des souvenirs… La jeune femme se pinça les lèvres et s’excusa d’une voix à peine audible, visiblement très embarrassée. Elle pouvait avoir de quoi, je venais de m’emporter sur elle devant tout le monde. Et devant son embarras, qui me faisait sourire, mais à la fois me touchais, je me sentis un peu coupable, et je m’excusais de m’être emporté si vite. Je m’agenouillais finalement même pour ramasser les pommes à terre, après tout, j’avais largement le temps puisque je n’avais aucun étalage précis où aller, et elle avait l’air si embarrassée que je lui devais bien ça. Elle me sourit timidement et je lui rendis son sourire. Des jeunes femmes comme elle, aussi agréable et faisant preuve d’un tel bon sens, il y en avait peu. Beaucoup ce serait certainement emporté à leur tour, aurait rejeté la faute sur moi et m’aurait accusé d’être malpoli. J’avais eu de nombreuses querelles ainsi, plus qu’il n’en faudrait. Je souris à nouveau lorsqu’elle s’agenouilla à son tour pour ramasser elle aussi ces maudites pommes. Tandis que nous réparions ensemble cet accident, je jetais quelques coup d’œil à la jeune femme, qui en plus d’être agréable, avait un visage des plus doux et avenant : les cheveux dorés comme le blé, les yeux aussi bleu que le ciel et les joues aussi rouges que les fruits de son étalage.
Les pommes furent vite toutes ramassées à deux, et nous pûmes bientôt nous relever.
-« Vous allez bien ? Vous voulez les murs pour vous faire pardonner ? » Me demanda-t-elle une fois sur pied, dans un nouveau sourire.
J’eus un petit rire amusé, mais qui était loin d’être moqueur, au contraire. Je lui souris et prenait une pomme dans ma main. Je la portais jusqu'à mon nez et humais e fruit. Cette histoire de pommes avait réveillé mes papilles, et donné envie de préparer une tarte aux pommes… mais je l’avais déjà tellement intimidée que je n’allais pas en plus lui prendre des pommes, au pire, je lui en achèterais s’il nous restait de l’argent.
-« J’ai bien cru que vous alliez devenir aussi rouge que cette pomme… Mais ne vous inquiétez pas, hormis un peu de honte, je n’ai rien. Elles ont l’air délicieuses, ces pommes, mais vous en aurez sans nul doute besoin, et vous en ferez certainement bien meilleur usage que moi. » Répondis-je.
Je fis sauter quelques instants la pomme entre mes mains, puis tournais mon regard vers ma sœur, qui venais de surgir gaiement d’un étalage, me lança un clin d’œil en m’observant et disparut aussitôt. Avais-je été plein de vie et si épanoui à son âge ? Je me tournais à nouveau vers la jeune marchande. Etait-elle elle aussi pétillante et fraîche, tout comme les fruits de son étalage, derrière cette fragilité ? Je lui tendais la pomme.
-« Avec tout ça, je ne me suis pas présenté, Jehan et vous ? » Dis-je finalement, le sourire au coin des lèvres.
Lucy sourit à Jehan comme il venait de se présenter, la jeune femme ne savait pas trop quoi dire. Il l'avait quand même aidé à ramasser les fruits, et c'était excusé de son comportement sans doute dicter par l'agacement et ... la honte d'être tombé à terre. Il était donc tout excusé. Les pommes étaient donc bien remises dans leur étalage, et la jeune femme pouvait donc reprendre son commerce. Toutefois, elle avait bien envie de faire plus ample connaissance avec le jeune homme. Il était brun, les cheveux courts, et plutôt mignon. Il semblait attentif et doux, bien qu'il pouvait s'emporter, la preuve, il s'était un peu emporté après elle. Mais il savait reconnaitre ses torts, c'était donc un homme bien. Pour Lucy, une personne bien était quelqu'un capable de dire "désolée" et "merci" en toute sincérité. Jehan semble sincère dans sa volonté de réparer ses torts.
Lucy sourit et le regarda jouait un moment avec la pomme, peut-être un peu... nerveuse, sans trop savoir pourquoi. D'ordinaire, elle n'était franchement pas quelqu'un de timide ou réservée, elle savait toujours parler aux autres, et les mettre aussi à l'aise que possible. Mais là, c'était elle qui n'était pas trés à l'aise, c'était ce jeune homme qui la mettait dans cet état, mais pourquoi. Il était intimidant peut-être, vu sa façon de se montrer... colérique, bien que le terme soit un peu fort pour son attitude. "Je m'appelle Lucy" fit la jeune femme à son tour avec le sourire. Elle ne l'avait jamais vu à Camelot, ou alors elle n'a pas vraiment fait attention à lui."Qu'est-ce qui vous amène à Camelot?"demanda Lucy en regardant ses fruits et légumes qui brillaient doucement sous le soleil du matin. Lucy leva la tête vers Jehan pour en savoir plus sur lui, elle était curieuse de le connaître un peu mieux et de s'en faire un ami, alors peut-être que ce malaise se dissiperait tout seul, une fois qu'elle le connaîtrait mieux.
Jehan
Joueur
PARCHEMINS : 92 ARRIVÉE A CAMELOT : 22/12/2014 MÉTIER : Cuisinier au chateau
La jeune femme me souriait, d’un sourire timide et gênée, qui lui donnait un charme certain. Je regrettais alors dès à présent de m’être emportée contre elle, elle semblait si douce et bienveillante. Son visage angélique aux pommettes rosées était encadré par une longue chevelure blonde, qui n’en était que plus resplendissante sous le soleil. D’ailleurs, ses yeux bleus, aussi pâle que le ciel, brillaient tout autant. Dans ses prunelles scintillantes, je pouvais, ou tout du moins il me semblait y lire, la malice et la curiosité.
D’ailleurs, j’étais moi-même curieux et désireux d’en connaître plus sur ce petit brin de femme. Ce qui ne me ressemblait pas. D’ordinaire, j’aurais passé mon chemin sans plus m’attarder, je me savais bien peu chaleureux, même si je n’étais pas non plus un ours. Je n’étais pas ce genre de personne qui sympathisait avec son prochain après quelques mots échangés, je me contentais des banales formalités, pour ne me concentrer que sur ma tâche. Et pourtant, en cet instant, le nom de cette jeune femme m’intéressait bien plus que la couleur et la fermeté de ses fruits et légumes…
-« Je m’appelle Lucy. » Déclara-t-elle dans un sourire.
Elle baissa les yeux pour poser son regard brillant sur son étalage, et tant ses yeux étaient clairs, j’aurais juré voir les couleurs vives de ses mets se refléter dans ses prunelles… Mais ce n'était certainement qu’une illusion. Je n’eus pas le temps de m’en assurer, puisqu’elle porta à nouveau son regard sur moi, tandis qu’un nouveau sourire se dessinait sur mes lèvres, presque malgré-moi.
« Qu’est-ce qui vous amène à Camelot ? » Demanda-t-elle.
Il me semble que mon sourire s’effaça lentement, ou du moins, il perdit en intensité. Evidemment, c’était la première question à laquelle je devais répondre. En fait, je détestais avoir à me rappeler pourquoi j’étais-ici. Je ne me sentais alors plus moi-même, mais seulement un être avec de bien mauvaises intentions, ravagé par le chagrin m'avait-on dit souvent. J’essayais alors de me convaincre que je faisais ça pour ma jeune soeur, et qu’il y avait des tyrans bien pire que moi. Et surtout en présence d’une jeune femme comme elle, qui était un élément important pour le village, et qui vivait pleinement sa vie à Camelot, je me sentais un peu… déplacé. Cela dit, si elle n'avait de ce côté là certainement aucun point commun avec moi, on en avait cependant un: elle vendait les fruits, je les cuisinais...
-« Oh certainement comme la plupart des gens, pour travailler. Voyez-vous, vous vendez les fruits, et bien moi j'aime les cuisiner, vous m'avez-même donner envie de faire une tarte aux pommes, vous aimez? J'aimerais travailler dans les cuisines pour le roi. Vous devez me trouvez bien ambitieux... » Répondis-je finalement dans un léger rire.
« Et vous, vous êtes ici depuis longtemps? » Repris-je ensuite, désireux d'échanger avec elle autre chose que des excuses ou des banalités.
Lucy sourit à l'évocation d'une tarte aux pommes. Elle avait eu peur d'avoir poser une question fâcheuse quand elle avait vu le sourire de Jehan disparaître de son visage. Mais finalement il avait répondu à sa question. Lucy en fut soulagée de ne pas le voir prendre la mouche, il semblait être des plus sympathiques. Et en plus il savait faire la cuisine, c'était sans doute une homme rare. Quand elle voit ses deux frères qui sont incapables de se faire cuire un œuf. Il ajouta qu'il voudrait travailler dans les cuisines du Roi, la jeune femme ne trouvait pas cela trés ambitieux. Quoique ça pouvait l'être aussi, d'un certain point de vue sans doute. La jeune fille livrait des fruits et légumes au château, ce qui faisait qu'elle y connaissait un peu de monde, et puis il y avait sa demie-soeur qui y travaillait.
" Ma sœur travaille dans les cuisines du château. Si vous voulez, on peut y aller demain matin quand j'irais livré des fruits et légumes au château" proposa-t-elle avec un sourire. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais elle avait envie d'aider Jehan à entrer au château, sans doute espérait-elle ainsi pouvoir continuer de le croiser et en savoir plus sur lui. Elle l'avait l'impression qu'il gardait beaucoup de secret. "Et en échange, je veux bien une tarte aux pommes"fit-elle avec un sourire coquin, elle s'en léchait déjà les babines, rien qu'à l'évocation d'un tel désert. La jeune fille était assez gourmande, surtout avec les fruits. "J'habite à Camelot depuis quelques années maintenant"expliqua la jeune fille. Elle avait bien envie d'expliquer son histoire, mais elle avait peur que l'existence d'Angélique remonte aux oreilles de David. Et là il y aurait des Histoires avec un grand H. Mais peut-être qu'un jour, elle raconterait tout à Jehan.
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Un accident fâcheux
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