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 I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3]

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MessageSujet: I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3]   I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3] Icon_minitimeMar 5 Mar - 2:54

Le plan était donc en marche. Après avoir fait un très bref topo de la situation à son tuteur, Merlin était reparti arpenter les couloirs du château, subtilement et minutieusement, question de ne pas se faire voir. L’homme au foulard rouge réussit à se glisser dans les couloirs jusqu’à la sortie. De là, il se fit encore plus discret afin de ne pas être vu par quelqu’un par la fenêtre, Morgane par exemple, ou bien Morgause. Se cachant des soldats patrouillant la place, Merlin jeta un dernier coup d’œil au château, regrettant d’être parti si vite, regrettant de laisser Gaius de cette façon. De plus, il était inquiet pour Arthur, et Guenièvre, en apprenant sa mort, allait probablement s’en vouloir. Après tout, elle lui avait parlé quelques heures plus tôt de Morgane et de ses agissements suspects. En réalité, il ne partait peut-être pas pour très longtemps, mais il allait malgré tout regretter cet endroit.

Quand la voie fut enfin libre, le valet du prince reprit sa route, se rendant rapidement aux écuries où l’attendait la princesse Aaran. Il ignorait depuis quand elle l’attendait, mais elle n’avait pas l’air très commode. C’était tout comme à son habitude en fait. Alors l’homme au foulard bleu n’en fit pas un plat. Il se rendit à son cheval, prêt à partir. Plus vite ils partiraient, plus vite il allait pouvoir trouver le roi et le ramener chez lui, ici, à Camelot. Ainsi, il allait reprendre son poste de valet et tout allait rentrer à la normale, ou presque. Détachant son cheval, celui-ci prit les rennes et s’approcha de la sortie pour rejoindre la princesse.

Le froid glaça le sang de Merlin assez rapidement. La nuit était fraîche et il n’était certainement pas habillé pour affronter l’hiver. Il avait déjà hâte d’arriver chez les pictes pour sentir la chaleur des flammes d’un feu le réchauffer. Calmant sa respiration afin d’adapter son corps au froid, il regarda dehors puis la princesse.

« Je vous écoute, comment comptez-vous nous faire passer sous le nez des gardes avec un cheval sans que l’on soit aperçu ? »

La princesse de la discrétion, c’était elle. Même ses pas étaient légers, presque imperceptible à l’oreille. Elle était, disons-le, loin du vacarme des talons de Dame Morgane, ou loin de la cotte de maille des chevaliers. Elle était aussi très loin du bruyant Merlin qui se faisait toujours prendre, ou presque, lorsqu’il espionnait quelqu’un. À côté de la princesse, côté discrétion, il faisait peine à voir. Arthur n’avait peut-être pas tort. Peut-être que d’apprendre la discrétion avec les pictes allait l’aider. De toute façon, il n’allait pas avoir le choix d’être très discret. Sinon, qui sait ce que ces sauvages allaient lui réserver comme sort…
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MessageSujet: Re: I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3]   I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3] Icon_minitimeVen 8 Mar - 23:38


Une ombre dans la nuit, terrifiante et fascinante à la fois. Elle rôdait dans les recoins sombres du château sans que l'on puisse la deviner. Aaran se mouvait telle un spectre longeant les murs tandis que le silence oppressant hantait les lieux. Il n'y avait que les torches des soldats pour venir troubler cette ambiance de mort. Agile, le pied léger, la picte arpentait les lieux pour rejoindre discrètement les écuries. Dans sa tête, aucune pensée ne parvenait à éprouver son âme. Son Savoir était mêlé d'instinct, comme si quelque part dans son esprit une force animale guidait ses pas. Jamais elle ne se ferait prendre. Ainsi déambula-t-elle dans les couloirs, sans raison apparente, sans plus réfléchir à une quelconque façon de quitter le château sans se faire remarquer. Parce qu'il fallait au faut que quelqu'un les remarques et il fallait que Dame Morgane voit la Louve quitter Camelot avec le cadavre de Merlin sur la croupe du cheval. Chaque acte était le fruit d'une observation méticuleuse de monde qui entourait la princesse, la cité et ses gens n'avaient aucun secret pour elle. Et s'ils en avaient encore, son regard froid suffirait à les troubler et les trahir dans leurs propos pour cacher la vérité. Mais qu'est-ce était la vérité dans ce monde ci? Rien de plus qu'une suite de mots sortant de la bouche des hommes et des femmes. Il ne faillait jamais croire ces mots là, il fallait savoir regarder attentivement le comportement humain pour en saisir les moindres fibres qui composaient cet être vivant si complexe. Cependant, la seule chose véritablement complexe était le mensonge. Il était aisé de s'y embourber sans parvenir à s'en sortir. Aaran aimait à voir les gens s'y débattre, ainsi parvenait elle à cerner les forces et les faiblesses de chacun dans leur propre malheur.

Après une divagation minutieuse dans les couloirs de la citadelle, la princesse de Calédonie était entrée dans les écuries tel un loup dans la bergerie. Là, tapis dans l'ombre, elle avait attendu Merlin. Le temps n'était ni avec eux ni contre eux. Le tout était de savoir, avec mesure, comment arriver à point nommé. Là encore, il s'agissait d'un jeu de patience qui était fait pour éprouver les esprits les plus légers. Tendant l'oreille, la Louve aperçu le valet d'Arthur entrer dans les écuries et aller préparer son cheval. Lentement, habillement, la guerrière saisit un sac de toiles grossière, vérifiant sa taille. Le jeune homme n'aurait pas de mal à y rentrer. Fallait il encore espérer qu'il sache se tenir et faire le cadavre. Levant le regard vers lui sans qu'il ne sente sa présence, elle l'observa faire. Il fallait reconnaître que c'était un serviteur décidément très dévoué envers son prince. S'il fallait trouver cela étrange? Oui, absolument. Certes, si Arthur s'était montré courtois avec Aaran c'était par politesse et par peur. Mais la relation que ces de là entretenaient était une forme d'amitié gâché par le rang de chacun. Plus perspicace encore, la calédonienne sentait bien que les raisons pour lesquelles Merlin agissait ainsi n'était simplement la loyauté ou la folie. Derrière cet être maladroit se cachait quelque chose de plus complexe.

Le froid, il était mordant et dur. Moins que celui du Nord. A la rigueur, tout ici semblait plus doux. Aaran se tenait là, sa fourrure sur le dos, cet air encore et toujours farouche, carnassier même. Ainsi avait elle eut le temps de passer par sa chambre, ayant au préalable récupéré sa lance. Observant Merlin de pied en cape, elle l'imaginait assez tomber malade au premier coup de vent. Certainement qu'il était plus résistant que cela, et il fallait l'espérer, mais les pictes n'étaient pas connu pour avoir autant de compassion que le prince héritier de Camelot. Montrant le sac à Merlin, sans un mot, elle lui indiqua qu'il allait devoir aller dedans et surtout faire le mort. Elle ne doutait pas qu'en sa présence, il saurait se taire suffisamment longtemps. Toutefois, cette aventure ne garantissait en rien l'éventualité d'apprendre un peu de rigueur et de discrétion au valet. De toutes les manières possible et imaginable, il ne serait jamais assez silencieux pour les pictes. Sauf s'il venait à séjourner quelques temps en Calédonie. Chose qui était tout à fait peu imaginable.

Or donc, le serviteur se retrouva hissé sur la croupe de son propre cheval tandis qu'Aaran montait en scelle. La monture parue quelque peu surprise de ne pas sentir la présence habituelle de son cavalier, mais il lui fallu rapidement apprendre à obéir à la picte. A dire vrai, elle n'eut pas besoin de se faire entendre pour faire comprendre à l'animal qu'il n'était pas question de perdre du temps en pitrerie équine. C'est alors que, sans un mot, la guerrière talonna le cheval, s'aventurant ainsi dans la cour intérieur du château. De là, elle savait que Dame Morgane saurait l'observer de sa fenêtre. Après quoi, lance au poing, elle passa la porte sous le nez des gardes qui tenaient la porte, usant du même charme que pour ceux qui montaient la garde devant les portes de la chambre d'Arthur. Les deux compagnons d'infortune quittèrent la cité dans le silence de la nuit, guidés par la lueur blanche de la lune. Très vite, les nuages vinrent masquer l'astre lunaire pour les plonger dans une quasi obscurité. C'est alors qu'Aaran talonna l'animal, le lançant au galop pour s'enfoncer dans la forêt. Dès lors, le temps sembla suspendre son cours pour permettre à la jeune femme de galoper aussi loin que la nuit pouvait le lui permettre. Le chant des loups fini par raisonner autour d'eux. La Louve répondit à l'appelle dans ce curieux langage lupin. Arrêtant la monture quelle sentait légèrement effrayée, elle sauta à terre , s'enfonçant dans une couche de neige. Là, les flammes d'une feu de camp vinrent éclairer ce qui semblait être un abris dans la rocaille. Caché au regard du monde, il se trouvait là une dizaine de pictes qui observaient leur princesse dans l'attente d'une explication. C'est alors qu'elle ouvrit le sac de toile pour laisser dépasser la tête de Merlin. Le regard de la louve balaya la petite assemblée. Là elle leur expliqua dans leur langue ce qu'ils avaient à faire tandis que le jeune homme posait pied à terre pour se sortir de cette prison de tissu.

Sorti du contexte, il aurait semblé que Merlin était leur prisonnier et qu'il allait affronté les pires tortures qu'il était humainement possible d'imaginer. Seulement ce n'était pas le cas. Se tournant vers Merlin, Aaran l'observant un court moment avant de prendre la parole. « Trois de mes hommes partiront avec toi. » Nul besoin de préciser qu'il ne fallait pas traîner. Elle n'aimait pas les paroles inutiles et évidente en soi. Elle ne précisa pas non plus que d'autres pictes suivaient déjà les chevaliers d'Arthur et qu'elle était tenue au courant des avancées des recherches. Et après une journée passé à chevaucher, il fallait bien avouer que les hommes de Camelot n'avaient rien trouvé. Hors il avait semblé à Aaran que ses compagnons savaient où était retenu Uther. Alors Merlin devrait faire confiance à l'instinct picte et se laisser guider par ces bêtes farouches qui ressemblaient davantage à des ours qu'à des hommes. Donnant les rênes à Merlin, elle alla chercher une fourrure pour la lui mettre sur le dos. Dans une voix douce et basse au fort accent du nord, elle lui dit quelque chose comme « Il serait navrant de te voir mourir une deuxième fois. » Humour, compassion, les deux à la fois, il était impossible de savoir si elle était sincère ou si elle se moquait tout simplement de lui. Après quoi, on lui amena un cheval car il était temps qu'elle parte dans l'autre sens et retrouve à Camelot, avec elle pour l'accompagner une espèce de montagne. Un homme au visage peu avenant qui donnait l'impression d'avoir été taillé dans la roche. D'un signe de tête pour chacun et un regard terrible pour Merlin, la princesse s'en retrouva vers la cité. Elle avait fais son oeuvre.
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MessageSujet: Re: I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3]   I - 3.02 « Complots et Trahisons » [3] Icon_minitimeDim 10 Mar - 5:12

Le cheval fin prêt à être monté, Merlin avait cherché à se renseigner sur la façon dont ils allaient pouvoir passer les gardes. C’est là qu’il su qu’il allait devoir se cacher dans un sac que la picte lui montra. Bien sûr, ça avait été évident qu’il allait devoir faire le mort, mais d’entrer dans un sac de toile, il allait bien étouffer là-dedans. Cependant, il n’était pas placé pour faire le difficile. S’il avait été du voyage avec Arthur, il aurait probablement protesté, mais avec elle, mieux valait obéir, sait-on jamais.

En peu de temps, il se retrouvait prisonnier d’un sac de toile, à plat ventre sur la croupe de son propre cheval. Quand la princesse prit place sur la monture, il pu sentir pendant une fraction de seconde l’incertitude de son cheval. Il fut rassuré de voir qu’Aaran ne le laissa pas s’emballer. Puis ils commencèrent à avancer. Quelques secondes plus tard, toujours immobile en essayant de respirer le mieux qu’il pouvait, il eu cette sensation. Cette sensation qu’il avait lorsque la magie s’opérait. La princesse utilisait la magie au moment-même. Quoi qu’il en soit, il resta muet et immobile, essayant de respirer le moins fort possible. Le trajet s’annonçait plutôt long.

Après quelques minutes, il ferma les yeux pour se forcer à cesser de réfléchir un instant. Il essaya plutôt de se concentrer sur sa propre respiration. Le cheval avait commencé à avancer au galop et selon le bruit des sabots, ils étaient dans la forêt. Le ventre douloureux et les côtes douloureuses, il respirait l’odeur du sac de toile en attendant d’être enfin libéré quand des cris se firent entendre. Sur le coup, il cru que c’était des loups. Ce fut quand il entendit la princesse leur répondre qu’il comprit qu’il s’agissait des pictes. La chair de poule au corps à cause du froid et de la peur, il fut malgré tout soulagé d’être enfin arrivé. Le cheval s’arrêta et le valet du prince pu enfin sortir la tête du sac avec l’aide de la princesse. Il regarda alors la dizaine de pictes qui écoutaient leur princesse avec attention. Pendant ce temps, il descendit de la croupe du cheval et sorti du sac complètement, sentant la chaleur du feu sur lui, le réchauffant. Mettant les pieds dans la neige en sortant du sac, il le prit et le déposa sur la croupe du cheval, par habitude de ne rien laisser trainer par terre.

La princesse vint le voir par la suite, lui disant que trois de ses hommes allaient l’accompagner. Hochant la tête, il posa son regard sur la lance qu’elle tenait, sentant sa magie, alors qu’elle s’éloignait de lui après lui avoir donné les rennes du cheval. Caressant l’encolure de sa monture, il regarda la princesse revenir et lui mettre une peau de bête sur les épaules. Il frissonna sur le coup, sentant déjà la différence de chaleur. « Je vous remercie. » Merlin ignorait en fait si elle s’était simplement moquée de lui, mais c’était une délicate attention malgré tout. Il était au moins sûr d’avoir moins de chance de mourir de froid dans cet hiver.

Un picte arriva pour lui donner un cheval afin de lui permettre de rentrer. Lorsqu’elle lui tourna le dos, il posa à nouveau ses yeux sur la lance de la dame et préféra prendre la parole, inquiet pour Arthur, pour la retenir quelques secondes. « Princesse… Je vous en conjure, veillez bien sur le prince. » Il ne pouvait pas se permettre de lui dire qu’il était un grand ami, ou bien qu’il était primordial qu’il reste en vie. C’était tout simplement impensable. Déjà, elle devait s’en douter après cette demande. Par contre, elle ne pouvait pas savoir l’importance qu’il avait pour son peuple et le monde de la magie.

Bref, la princesse finit par partir, probablement intriguée par sa demande. De son côté, Merlin monta à cheval quand on lui donna le signal de départ. Ensuite, il partit en compagnie de trois pictes. Le trajet se fit dans le plus grand des silences. Seuls les bruits des sabots des chevaux se faisaient entendre.
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