La magie, une fois encore, elle avait éprouvé le coeur des plus braves d'entre nous. Cette vil sorcellerie qui nous avait arraché notre roi tandis que la ville basse partait en fumé, calciné par les flammes de l'enfer qu'avait rependu la bête. Dès le lendemain de l'attaque les survivants avaient commencé à reconstruire la ville basse et la citadelle. La tache était ardue et pénible, car le mauvais temps s'en venait par ici et de bien nombreuses choses restaient encore à faire. Quant au prince Arthur, il avait décidé de rester à Camelot pour superviser la reconstruction mais aussi pour mener une chasse aux sorcières. Il savait que la chimère était l'oeuvre de la magie, elle avait eu pour but de détourner leur attention pour pouvoir mieux s'en prendre au roi. Depuis le début elle n'avait été là que pour ça. L'incendie, l'effondrement dans le château. Tout cela n'avait été qu'un plan machiavélique de plus pour ébranler les fondements du Royaume.
Très tôt ce matin là, trois chevaliers de Camelot dont Gauvain, nouvellement adoubé chevalier, étaient parti à la recherche d'Uther à travers les terres d'Albion. Le temps leur était compter. Après quoi le prince fit convoquer les conseillés de son père afin de leur faire part de sa décision. Aujourd'hui, la chasse allait débuter. Il fallait regrouper tous les hommes disponibles et remuer ciel et terre pour trouver une quelconque preuve de magie afin de confondre le coupable et lui faire avouer où était le Roi. La tache était terrible et la décision pire encore, mais son coeur souffrait d'une disparition si tragique. Arthur avait toujours l'impression que son père allait arriver et s'installer sur le trône pour donner les directives de la journée. Seulement il n'arrivait pas.

Les soldats et les chevaliers de Camelot avaient envahi les couloirs et la cour du château, bientôt se serait au tour de la ville basse. Le prince dirigeait les opérations, la colère et la triste s'était lier pour faire de lui le semblable de son paternel. La perte d'un être cher pouvait changer profondément celui que l'on pensait être. Camelot tremblait à l'idée de revivre une deuxième fois la grande purge, car malheur à celui qui par la magie s'en prenait à la couronne. La rumeur courrait déjà dans les rues de la ville basse, les gens regardaient en direction du château, espérant ne pas voir descendre les soldats dans la rue pour mettre à mal le calme fragile qui avait tant bien que mal réussi à s'imposer sur la cité.

Terrible était la peine, plus grand encore était la colère. La rage au ventre, j’avais passé la nuit sans fermer l’œil. Comment dormir alors que Camelot avait essuyé de lourde perte ? Mais pire encore, la disparition de mon père avait laissé un grand vide. Je n’étais pas prêt à prendre la régence de la cité et l’idée qu’il puisse avoir été tué me hantait. Chiens de sorciers ! Une fois de plus ils avaient traîtreusement attaqué le royaume. Arrachant son coeur, ils attendaient maintenant que la cité agonise, laissé faible en attendant que les charognes viennent dévorer nos flancs ensanglantés. Mais je n'étais pas prêt abandonné mon peuple. La chasse était lancée. Il n'y avait aucune pitié à avoir quant aux monstres qui ravageaient nos terres et nos âmes.

Ainsi éprouvé, j'étais sur le pied de guerre depuis l'aurore. J'avais eu le temps de souhaiter bonne chance aux chevaliers que j'avais choisi pour partir à la recherche de mon père. Mon ventre était noué à l'idée de ne pouvoir participer aux recherches, mais il fallait que j'assure la protection de la ville. C'était un déchirement que de ne pouvoir moi même venir en aide à mon paternel, mais cela aurait été un signe de faiblesse que d'abandonné mon peuple à une pareille souffrance du corps et de l'esprit. Ainsi avais-je vu Gauvain, Léon et Alexander s'en aller dans la brume du petit matin. Et moi sans joie, j'avais réfléchis toute une heure durant, avec les conseillés de mon père, à comment j'allais procéder pour rendre justice.
Ainsi avais décidé de mettre à pied d'oeuvre tous les hommes qui étaient à ma disposition pour pouvoir retourner ciel et taire afin de retrouver un quelconque indice de la culpabilité d'un probable traître nos murs. L'affaire ne serait pas aisée. Mais déjà nous commencions à retourner le château, faisant irruption dans toutes les pièces de la citadelle afin de passer au peigne fin tout les recoins de la pierre. A voir tout ce monde ainsi courir, j'ordonnais à une vingtaine d'hommes de prendre la direction de la ville basse, il fallait pouvoir mener les recherches sur deux fronts à la fois. Je prenais la tête du groupe, me dirigeant vers la ville basse encore à demi endormi ou bien assommée par tous ces évènements violents.

Sans un sourire, sans un regard compatissant, nous battions le pavé de nos pieds. Épée à la ceinture, armure revêtu, il ne fallait prendre aucun risque pour devenir la cible d'un fuyard. Donnant mes ordres, je divisais les hommes en groupe de deux pour couvrir davantage de terrain et avancer plus vite dans nos recherches. « Vous deux avec moi, je veux voir les dégâts des remparts. » Au jour, tout semblait terne et monstrueux. Je me souvenais encore de cette nuit horrible ou les flammes orangées avaient déformé et étiré les ombres. L'enfer avait frappé la ville basse avec une terrible férocité. Mais maintenant que le jour était là, je n'y voyais que désolation et destruction. La je revoyais la toiture défoncé par la chimère lorsqu'elle avait sauté dessus, profitant de cette occasion pour mettre le feu aux maisons de bois et de torchis. Ça et là il n'y avait que cendres et lamentation tandis que certains tentaient non sans mal de remettre en état leurs habitations. Certaines avaient été épargné par miracle. C'était par celle ci que les recherches devaient commencé. Il fallait avant que je m'assure que Camelot était en état se défendre au cas ou un quelqu'un ennemi aurait l'idée de s'en prendre à nous.